Photo: Alain Lefort
Ceci
sous cela
ébauché
là où tu pousses
Là où je sors de tes gonds
mais sans cri
Parmi les ombres
qu’un jour immense
a liées
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Ai-je arraché des arbres
à la lumière?
Ai-je souhaité ma mort?
À chaque fois
la chambre
veut les questions
du sexe
Un devoir
de s’y attaquer
♦
Peut-être un couteau à pleurer
dans l’oreille
mais pas l’autre
pas le chemin
avec longtemps en fleurs
ça la mort
ça l’impossible mort
pour mort
Je me soulève
en plusieurs abandons
♦
Autant de neige
dans la neige
Et du silence
comme un gant perdu
Et du vide
comme n’importe où
Pourquoi cette beauté?
Et pourquoi l’ombre des arbres
en miroir?
♦
Pour chacun
l’air du dedans
tirer
pousser
mâcher
avoir un monde
sous chaque dent
Je préfère la pluie
remplie de jeunes filles
qui se mordent les doigts
Je préfère brûler les proies
du miroir
♦
La vieille loi parle des feuilles
— un jour ou l’autre —
de ce qui tombe
dans la bouche
Un manque d’étoile
est-ce une adoration?
♦
Martine Audet est née à Montréal. Elle a publié, depuis 1996, une douzaine de recueils de poèmes principalement aux Éditions du Noroît et de L'Hexagone, ainsi que deux albums pour enfants.