ÀIl y a quelques années de cela, des amis et moi avons surnommé Jean-Paul L’Empereur.
Car il se présente au monde comme tel, agit comme tel, se déploie comme tel.
Aux jeunes générations qui le connaissent de près ou de loin grâce à la radio, ses livres ou ses prestations, Jean-Paul Daoust lègue ce qu’un empereur juste se doit de léguer: la hauteur, l’intégrité, la démesure, la réalisation, le souci d’autrui.
Caché dans ses textes, et derrière ses verres fumés, se trouve tout ce qu’on peut apprendre de lui: comment reconnaître un écran de fumée et comment en créer un; comment protéger son cœur; comment analyser avec détachement; comment être lucide et tendre; comment observer sans être vu; comment être dans un monde de faire.
Pour les jeunes générations qui ne connaissent pas Jean-Paul – et pour nous tous, en définitive –, on nous laisse un vertige de vide: peu d’entrevues ou de prestations filmées avec soin, peu d’enregistrements sonores, peu de captations disponibles de ses spectacles, pas de moyen ni de long métrage inspiré de sa vie. Et pas de biographie. Ce peu d’archives contraste avec la flamboyance de l’auteur, avec sa générosité.
Et cinquante ans après
Tes audaces répondent toujours à ce qui existe
voient encore le poème dans l’individu
Répètent sans faillir la nécessité de danser dans le plumage des oiseaux et
l’air du large les cils déchirés par notre besoin de Rimbaud
Dans l’absolu temps présent du verbe aimer1
Le parcours professionnel de Sonia Cotten comporte trois axes: le développement culturel, les arts de la parole et l’animation auprès des jeunes. Elle a publié quatre recueils aux éditions Poètes de brousse et deux albums de poésie pour enfants. Elle figure également dans l’Anthologie de la poésie actuelle des femmes au Québec (2000-2020), parue en 2021 aux éditions du Remue-ménage.
- 1. Extrait du poème Contre l’absolu, écrit par Sonia Cotten pour Jean-Paul Daoust, prix Geneviève-Amyot (2015).