Féminisme
Les féministes de la première vague ont pu rallier nombre d’hommes à la cause et s’en faire des alliés. Si leur participation aux changements était essentielle, leur silence «coupable» a peut-être assez duré.
Douze essais, rédigés sur une période de dix ans (1975-1985), constellent ce recueil, porté par une voix très cohérente qui investit fortement la dimension sonore de la langue.
Disclaimer: j’ai consacré mes recherches universitaires à des récits de filiation et d’enquête, au sein desquels les écrivaines élaboraient le projet d’élucider la vie d’une femme qui leur était inconnue.
Mirion Malle passe de l’ombre à la lumière dans cette deuxième bande dessinée de fiction tout en couleurs et pleine de douceur, où réconciliation et nouveaux départs sont au cœur de la joie retrouvée.
Sorte de cartographie du feu, le nouvel essai de Martine Delvaux aborde la peur et l’anxiété face à l’urgence climatique, et convoque tout un monde de possibles porté par l’engagement historique des filles et des femmes.
Vingt ans après la parution de cette œuvre phare de la littérature féministe sur la maternité, Lori Saint-Martin et Paul Gagné nous font la grâce d’une traduction vive et extraordinairement fidèle au ton de l’original.
Elie Marchand signe une première pièce émouvante, un texte destiné à la jeunesse qui s’avère aussi formellement ingénieux que crucial en ce qui concerne les thèmes abordés.
Le deuxième roman de Christine Daffe, publié aux éditions Triptyque, parvient à réunir en un même fil art, féminisme, agressions sexuelles et théories de l’attachement.
Après Entre raison et déraison (Les Herbes rouges, 1987) et Écrits au noir (Remue-ménage, 2009), La forêt des signes est le troisième essai publié par France Théoret qui, depuis 1976, édifie une œuvre protéiforme, investissant roman, poésie, revues et théâtre.
Avec Tragédie, une pièce testamentaire qui cristallise sa démarche artistique et son combat féministe, Pol Pelletier relie le passé et le présent sans cesser d’espérer en l’avenir.
C’est particulièrement fébrile que j’ai ouvert l’Anthologie de la poésie actuelle des femmes au Québec, publiée à Remue-ménage, maison d’édition qui a fait coïncider la parution du florilège avec son quarante-cinquième anniversaire.
Sont rassemblés ici, tous les collages de Julie Doucet crées pour le dossier femmes manifestes.
« femmes manifestes » : le dossier le plus volumineux jamais publié par LQ pour réfléchir à la prise de parole et la création.
Kristen Ghodsee problématise, à travers une histoire de la pensée socialiste et des cas de figure contemporains, la question des rapports entre le privé et le politique, entre les structures socioéconomiques et la chambre à coucher.
Quand je pense au mot «vilaine», je pense à la petite Sophie de la comtesse de Ségur. Je pense aussi aux sorcières. À celles qui n’ont jamais appris la leçon.
La littérature vivante est celle qu’on lit, qu’on analyse – mais aussi celle qu’on transmet.
C’est en enseignantes autant qu’en lectrices, en pédagogues attentives à leur public, qu’Amélie Paquet et Julie Boulanger brisent le silence auquel sont encore trop souvent réduites les femmes dans l’histoire littéraire.
Avec Nino et Gamètes, Rébecca Déraspe poursuit une réflexion humoristique et lucide sur certains des enjeux féministes de sa génération.
Sous la gouverne des amitiés féministes, cet essai souligne la présence de femmes dont l’existence est un engagement constant. Une lutte édifiante, comme l’était celle menée par les sorcières avant elles.
Les trois auteures de La Coalition de la Robe rêvent d’un théâtre où spectatrices, dramaturges, comédiennes et metteuses en scène prendraient «leur place, toute leur place».
Recueil ambitieux par sa forme plurivocalique et ses thèmes (sexe, désir d’amour, pornographie, tension entre l’écriture et le corps), Lola et les filles à vendre, de Marisol Drouin, se veut résolument féministe et ancré dans une politisation d’enjeux forts.
Le livre d’une enfance puckée. L’histoire d’une petite fille qui comprend trop vite que «l’herbe est plus verte chez le voisin». Par chance, c’est aussi le récit d’une enfant qui a développé un grand sens de l’humour et un regard perspicace sur le monde, question de ne pas l’affronter sans ressources.
Dans Coco et Sissi, ses deux premières pièces, Nathalie Doummar aborde le désir, l’amour, la famille et l’amitié selon une perspective féministe galvanisante, tout en faisant preuve d’un humour irrésistible et en exprimant une profonde soif de changement.
Après s’être illustrée dans la bande dessinée documentaire, Mirion Malle se fraie un chemin dans le domaine de la fiction sans compromettre sa posture résolument féministe.
À mi-chemin entre le reportage, la réflexion essayistique et l’étude culturelle, Pas facile éclaire un angle mort de la libération féministe.
Raconter comment une identité s’est construite contre la famille, le legs, et le faire sans acrimonie ni amertume : voilà le défi relevé par Lori Saint-Martin dans Pour qui je me prends.
Soucieux de dénoncer un islam politique qui exploite la religion à ses fins, l’ouvrage fait peu de place à la façon dont cette foi pourrait se vivre aujourd’hui en Occident.
Liste de lectures compilée par Nicholas Dawson (doctorant à l’UQAM, directeur littéraire aux éditions Triptyque et auteur), Zishad Lak (doctorante à l’Université d’Ottawa) et Pierre-Luc Landry (professeur à l’Université de Victoria, directeur littéraire aux éditions Triptyque et auteur).
Le premier roman de l’écrivaine anglo-montréalaise Gail Scott sera enfin réédité en octobre.
Audrée Wilhelmy fait naître dans un pays du Nord des personnages féminins dont notre imaginaire collectif avait grand besoin.
Dans Douleur sentimentale puante, collectif dirigé par Sara Hébert, la jalousie est décortiquée sous toutes ses facettes peu reluisantes, chacune se montrant différemment insidieuse.
Courageux essai défrichant le territoire de la parole, Procès verbal invite à l’écoute des verbes contestataires, là où se fissurent la voix et le corps. Résolument féministe, Valérie Lefebvre-Faucher réfléchit aux intrications entre littérature et justice.
Roman de filiation au féminin, Les falaises raconte la puissance du paysage maritime en Gaspésie et en Islande sans parvenir à bien faire ressentir le tumulte interne de ses protagonistes.
Ce livre est réédité près de quarante ans après sa parution, alors qu’on ne l’attendait plus. Mais c’est ça, Josée Yvon: une décharge qui se manifeste sans avertissement.
Rigoureusement, Martine Delvaux déboulonne les rouages du boys club pour en exhiber le vrai visage.
Ce premier recueil confirme l’originalité de la voix féministe de Vanessa Bell, qui explore avec une intelligence sensible les topos de la nature et de la sororité.
J’ai oublié d’être Sagan est un livre court et dense, dont la violence, en apparence exotique, rappelle certaines des bases propres à toute structure sociale patriarcale.
Dans L’apparition du chevreuil, Élise Turcotte détaille, grâce à une écriture fine et lucide, la manipulation des êtres et des mots, la violence qu’elle contient, les traques qu’elle provoque. L’intimidation et la violence postconjugale racontées avec brio.
Marjolaine Beauchamp donne un texte de théâtre porté par un souffle unique, en un hymne rageur et néanmoins tendre à la maternité, à la féminité, à la sexualité.
Il ne s’agit pas de chercher ce qu’il reste en 2018 des dimanches de 1988, mais de continuer à inventer ce que suscite, en tout temps, l’envie de vivre grande.
Les fictions qui nous hantent racontent des petites parcelles de qui nous sommes. Et le mythique Thelma & Louise permet à Martine Delvaux de magnifiquement se révéler.
Un bilan saisissant, qui expose tant les luttes passées que les enjeux à venir.
Avec ce premier roman, Ariane Lessard fait de la disparition des filles l’objet d’une réappropriation poétique.
En régime patriarcal, les pratiques éditoriales des femmes peuvent être l’occasion de prises de position. Ces engagements, autant politiques que littéraires, détournent les chemins tracés de l’histoire.
Les petits garçons fournit l’occasion d’apprécier les filles pour ce qu’elles sont et peuvent être, dans leurs détours et leurs égarements vers l’âge adulte.
Tandis que le féminisme et les luttes des femmes en général pour l’égalité sont devenus des thèmes phares des récentes études historiques, la question du suffrage féminin au Québec a quant à elle été relativement laissée de côté. Et si on se penchait sur cette histoire, trop souvent vue sous l’angle de la résistance de l’Église, avec de toutes nouvelles perspectives ?
Transposition romanesque fort réussie d’une horrible histoire, Ce qu’elles disent de Miriam Toews est autant un récit choral féministe qu’une leçon dans l’art de donner la parole.
Ce roman posthume prolonge l’ambitieuse entreprise littéraire de Louky Bersianik en s’attaquant aux dynamiques de pouvoirs qui, dans la vie comme dans la langue, scellent trop souvent le destin des femmes.
Dans un premier roman impressionnant à l’architecture sans vice caché, Marie-Ève Thuot s’empare de l’enjeu de la sexualité hypermoderne et déverrouille l’horizon des possibles serti d’un regard sagace sur des mœurs en bataille.