Intime
Mathieu Gosselin ose un premier solo autofictionnel, un monologue sensible où il entre courageusement dans la lumière.
Dans ce journal d’un immigré mexicain installé à Montréal, on découvre, sur un mode halluciné, comment une société se débarrasse des éléments qu’elle considère comme exogènes.
Poésie du ventre, des entrailles, de la perte et du vide, Adieu les crevettes fait montre du dépouillement de l’intime, du dévoilement mortifère d’un passé avorté.
Dans Il fera chaud cette nuit, de Yannick Marcoux, le narrateur se tient au plus près de la réalité quotidienne pour en exposer la part de rêves, d’intensité et de déceptions.
Face à la mort naît souvent le désir de faire l’amour, de sentir son corps vivre, vibrer. Au temps sublime témoigne d’une peine d’amour et de l’exubérante exploration du plaisir qui s’ensuit.
Imaginez si l’humain pouvait aligner les pierres d’assise de sa propre construction… L’écrivaine Chloé LaDuchesse donne à voir sa charpente et les figures de l’intime qui la composent dans un deuxième recueil fort imagé.
Primoromancier français, Baptiste Thery-Guilbert frappe fort avec Pas dire, un excellent roman qui s’ajoute à la collection «Sauvage» d’Annika Parance Éditeur.
On découvrira beaucoup de fraîcheur et d’intelligence dans le premier recueil de Clémence Dumas-Côté. À la fois étrange et limpide, exigeant mais vif, L’alphabet du don est une lecture riche.
La mort d’êtres chers nous dévie de nos trajectoires habituelles. En nous dévoyant, elle révèle de nouveaux angles d’où on peut observer le monde. Catherine Mavrikakis, après avoir perdu sa mère, chambarde personnages et intrigues pour nous entraîner sur un versant plus intime de son œuvre.
Les écrivain·es dont les ouvrages d’autofiction explorent le thème de la peine d’amour sont légion. Julie Delporte se démarque du lot par son honnêteté.
Le premier recueil de Marie St-Hilaire-Tremblay, Noctiluque, montre un bestiaire aussi inquiétant que flamboyant, au sein duquel navigue un sujet poétique qui n’a pas peur de se salir les mains pour arriver à s’étreindre.
Il en aura fallu du temps à Siris pour terminer Vogue la valise. À la lecture de ce magistral album, on comprend pourquoi.
Poète consacrée, Martine Audet n’a plus à prouver sa pertinence dans le paysage littéraire québécois. Avec La société des cendres, elle donne à lire un recueil d’une rare qualité.
Homme de théâtre, François Godin récidive avec La rumeur du monde est sans beauté, un recueil de récits poignants.
Le quotidien monotone de Suzanne est bouleversé: Marie-Josée, scénographe de sa connaissance, vient de mettre fin à ses jours. Les interrogations que suscite ce geste se multiplient et constituent la viande de ce roman aussi hypnotique qu’indéchiffrable.
Sophie Jodoin, à partir d’une proposition simple, offre un livre complexe et brillant.
Je lisais Annemarie Schwarzenbach quand Mère d’invention de Clara Dupuis-Morency est arrivé à ma porte. Entre la vie extraordinaire de la première et la voix admirable de la seconde, un passage vers l’exception a eu lieu.
Le réalisateur québécois Xavier Dolan a déjà dit qu’une œuvre artistique découlant de l’infiniment intime peut toucher un vaste public pour autant qu’elle se répercute dans une sensibilité commune à tous les humains.
Quand fréquenter les lieux aux côtés de la poète ressemble bien plus à une expérience de compréhension qu’à de simples pérégrinations urbaines.
Étonnante, fascinante, hypnotisante livraison de poèmes que ceux du Pont Rhodia, premier recueil de Xavière Mackay, qui nous ouvre les yeux sur les imperfections tristes mais curieusement confortables du monde.
Dans ce récit fragmenté, mais porté par une force et une lucidité implacables, l’écrivaine Leanne Betasamosake Simpson inscrit l’intimité des luttes autochtones vécues au quotidien.
Cinq livres écrits en vingt-cinq ans, c’est peu ; mais c’est bien assez pour aider à comprendre le drame d’une vie.
Œuvre sur le vieillissement et les deuils qu’il entraîne, Portrait d’un homme sur les décombres rappelle que David Homel maîtrise un art du récit alliant la confession intime et les aléas de l’histoire.
Romancier cumulant neuf titres à son actif, dont Port de mer (2014) et Veiller Pascal (2016), parus chez Québec Amérique, Luc Mercure propose, avec Le goût du Goncourt, une œuvre poignante.