Politique
L’abolition de la police. L’abolition des frontières. L’abolition du mythe de l’Occident, de la construction du migrant, de sa criminalisation. L’abolition du racisme ordinaire, systémique. L’abolition de la justice punitive, fondée sur un système d’injustices.
Il est des lettres qu’on adresse moins à autrui qu’à soi-même, précisément parce qu’autrui est du côté du pouvoir et que, pour attirer son attention, étant sans voix ni monnaie d’échange, il faudrait la lui arracher.
Panique à l’Université fait contrepoids à deux ouvrages collectifs parus récemment et qui réfléchissent à la liberté académique: Identité, «race», liberté d’expression et Libertés malmenées.
Inutile d’avoir lu Marx pour traverser le pavé de Gavin Walker, car si son essai s’inscrit dans un panthéon de philosophes européens issus de la théorie critique, il resémantise le capital en montrant les traces de son dehors.
Bien connu du lectorat québécois, le nom de Perrine Leblanc évoque les territoires du Nord. Après la Russie et la Gaspésie, voici l’Irlande avec ce roman oscillant entre politique, polar et romance.
Dans une pensée singulière d’une sensibilité acérée, l’autrice et cinéaste française Amandine Gay détaille le cheminement intime et militant l’ayant amenée à faire de son propre itinéraire de personne racisée adoptée la source de son engagement politique.
Sujet déjà abordé en bande dessinée, entre autres dans Paul au parc de Michel Rabagliati et Pour en finir avec novembre de Sylvain Lemay, la crise d’Octobre 1970 sert de toile de fond au récit scénarisé par Richard Vallerand et illustré par André-Philippe Côté.
Le docteur André Pereira est trouvé assassiné dans une clinique rattachée au CHUM. L’acte est particulièrement sauvage, l’infectiologue a été scalpé, mais le crime est «propre», en raison du peu de sang versé. Le sergent-détective André Surprenant, appelé sur les lieux, découvre des blocs de bois formant l’acronyme FLQ.
Ce mardi 23 mai 1967, l’annonce de la mort du chanoine Lionel Groulx, quatre-vingt-neuf ans, suscite la consternation dans un Québec qu’il avait l’habitude d’appeler «son petit peuple».
L’historien Patrice Groulx consacre un livre admirable à François-Xavier Garneau, dont l’Histoire du Canada peut être considérée comme une réponse au rapport Durham.
Pauline Marois a brisé le mythique plafond de verre pour les femmes en devenant, en 2012, première ministre du Québec. Cet accès au pouvoir, ponctué de défis et de difficultés, fait de la biographie d’Élyse-Andrée Héroux un ouvrage très attendu.
Le prolifique Alain Deneault offre, avec Bande de colons, un essai aux analyses fines et éloquentes de ces «colons» que l’historiographie et le discours populaire aiment balayer sous le tapis.
Dans sa volonté initiale d’éclairer l’histoire immédiate, François Saillant ne comptait pas remonter plus loin qu’au début des années 1980, explique-t-il en introduction de sa Brève histoire de la gauche politique au Québec.
Soucieux de dénoncer un islam politique qui exploite la religion à ses fins, l’ouvrage fait peu de place à la façon dont cette foi pourrait se vivre aujourd’hui en Occident.
Le premier roman de l’écrivaine anglo-montréalaise Gail Scott sera enfin réédité en octobre.
La parution de Mélancolies identitaires, de Mark Fortier, a déjà soulevé l’ire des commentateurs conservateurs, mais cet essai présente une brillante réflexion sur les relations entre société et territoire qui dépasse largement la critique de la pensée du tribun Mathieu Bock-Côté.
Une décision du Conseil des arts du Canada (CAC) vient de placer la définition de l’essai littéraire au cœur d’un débat impliquant plusieurs éditeurs québécois et canadiens. Tout le reste est-il littérature, pour reprendre les mots de Verlaine?
Une recension des trop nombreuses réalités dont nous sommes témoins, victimes, auteurs ou complices, d’où ce «nous» d’une guerre exercée à la fois par et contre nous-mêmes.
Un document indispensable pour comprendre l’enjeu décolonial et les vestiges, dans les politiques de «réconciliation» et de «reconnaissance», du rapport hiérarchique de l’État canadien aux peuples autochtones.
Après une échappée dans ce qu’Olivier Kemeid appelait très justement «les ruines rouges du siècle», les pérégrinations de Frédérick Lavoie l’ont mené au royaume utopique et déclinant du Commandante Fidel.
La correspondance fraternelle des journalistes Frédérick et Jasmin Lavoie expose la partie empoisonnée du monde, celle qui paie le prix de notre opulence.
Un brûlot efficace et choquant, qui reste cependant dans l’émotion au détriment de la rigueur historique.
Le manifeste des parvenus de Julia Posca, malgré quelques traits bien envoyés, manque du tonus que son titre appelle, pour rester dans une critique souvent entendue du Québec néo-libéral.
Un suspense qui nous tient sur le fil, mais surtout un roman de la dictature dans toute sa démesure.
La révolution dans l’ordre de Jonathan Livernois est une synthèse éclairante de l’époque duplessiste, qui se distingue par sa manière à la fois décontractée et rigoureuse de mener le récit historique.
Le premier essai de Julien Lefort-Favreau revient de manière éclairante sur l’œuvre et la carrière de l’écrivain français Pierre Guyotat.
D’une écriture savante, ce roman brosse le portrait d’une scène politique intrigante