Littératures de l'imaginaire
Bardée d’une flopée de prix parmi les plus prestigieux, Mariana Enríquez, la grande découverte sud-américaine des éditions du Sous-sol, fait son entrée dans l’élégante collection «Coda», d’Alto, relançant à vive allure l’entreprise de révélation de l’étoile noire qu’est Notre part de nuit.
Avec La frugalité du temps, Sylvie Bérard réussit un exploit: rendre les recherches généalogiques passionnantes, même pour une lectrice réfractaire à ce type d’investigations (qui paraissent souvent dévolues à s’attribuer de nobles ancêtres).
L’afrofantasy est assez méconnue chez nous, mais peut-être plus pour longtemps: avec La respiration du ciel, premier roman de ce genre paru au Québec, l’autrice Mélodie Joseph nous y initie de belle façon.
Désignant à la fois une contrée immémoriale et une nation de l’à-présent, Nisso, la cité sur le Soleil réactive et invente un savoir mythologique ancré dans la tradition poétique. Dans ce livre, Jonathan Charette continue de jeter les bases d’un lyrisme contemporain.
Après Flammes (Alto, 2021), un premier roman foisonnant, Robbie Arnott nous offre la sérénité de l’eau. Un récit épuré, où les forces de la Nature s’incarnent dans des bêtes fantastiques.
En 2022, Les Six Brumes ont célébré leur vingtième anniversaire. Quoi de mieux pour le souligner qu’une brochette de nouvelles écrites par des auteur·rices ayant marqué l’imaginaire de la maison?
Bien que discret ces dernières années, Daniel Sernine a été – et demeure – un auteur phare du fantastique québécois. Ainsi que de la science-fiction, comme en témoigne le recueil Les échos du temps.
Je ne commencerai pas par le classique: «Tout le monde connaît Patrick Senécal.» Vous me rétorquerez: «Mais tu viens de le faire!» Justement.
Quand on tient Vaillante entre ses mains, il est difficile de croire l’adage anglophone selon lequel on ne peut pas juger un livre à sa couverture.
Près de sept ans après la parution de son virtuose premier roman, À la recherche de New Babylon (La Peuplade, 2015), Dominique Scali nous revient avec un pavé maritime, qui prolonge son laboratoire d’expériences des sociétés extrêmes.
Inaugurée en 2021, la collection «VLB Imaginaire» vient de faire paraître son troisième titre, Les lignes invisibles, de l’auteur·rice Su J. Sokol.
L’hiver dernier, les éditions Alto lançaient «Ectoplasme», une collection de courts livres de petit format rassemblant des nouvelles de Noël horrifiantes.
Si Fernando Pessoa a laissé derrière lui «une malle pleine de gens», selon Antonio Tabucchi, c’est un coffre rempli de mondes parallèles que l’on ouvre chez Rich Larson. Il scintille déjà autant que les merveilles de la caverne d’Ali Baba.
«We’ve Already Survived an Apocalypse» était le titre donné par le New York Times à un article, paru en août 2020, sur les représentant·es contemporain·es. de la science-fiction décoloniale.
Savez-vous en quoi consiste la carte de Tendre? Il s’agit d’une représentation topographique des étapes de la vie amoureuse, popularisée au XVIIe siècle par les précieuses.
Connaissez-vous la nouvelle Le monstre sur le seuil, de H. P.Lovecraft? Le premier tome de la série Blackwater, de Michael McDowell (1950-1999), m’y a fait penser de plusieurs façons.
Traduite par Dominique Fortier, Tu redeviendras poussière, de Heather O’Neill, s’intitulait Shallow Grave dans sa version anglaise. Le titre de la traduction, qui évoque la célèbre expression biblique, n’a pas le même impact que l’original.
Et si les oiseaux disparaissaient et étaient remplacés par des congénères mécaniques? Et si le Québec était devenu un chef de file dans le milieu du développement spatial?
D’une commune à l’autre, la Franco-Québécoise Sabrina Calvo remet en branle ses troupes stationnées à Montréal pour leur faire découvrir, parmi les étroites venelles de Belleville, de nouvelles solidarités en lutte contre la métrique mondiale et galopante.
En 2015, avec L’empire bleu sang, Vic Verdier a remporté le prix Jacques-Brossard, la plus prestigieuse récompense pour les littératures de l’imaginaire au Québec. Six ans plus tard, les éditions Alire proposent une version définitive du livre.
Fèms magnifiques et dangereuses n’est pas de ces ouvrages qui se comparent aisément avec d’autres. Et c’est tant mieux.
Le premier livre de Camille Thibodeau est dédié à «toulmonde». Force est toutefois d’admettre que ce projet unique et déjanté s’adresse à un public restreint.
Après deux recueils de nouvelles remarqués chez les anglophones, la Vancouvéroise Zsuzsi Gartner présente aux francophones son premier roman, Le malenchantement de sainte Lucy.
Répondez honnêtement à cette question: vous donnez rendez-vous à un être aimé dans une quinzaine d’années, selon vous, la personne sera-t-elle présente le temps venu?
Après plus d’une dizaine de romans et de livres de poésie, le prolifique Mathieu Blais fait paraître Les choses réelles, son premier recueil de nouvelles.
Connaissez-vous La République du centaure* ? Ce webzine consacré aux littératures de l’imaginaire a pour mission de couvrir l’actualité de ces genres et de publier des fictions.
Les légendes angoissantes de la Gaspésie sont le fil conducteur du premier recueil de nouvelles de Joyce Baker.
Entre 1989 et 1997, Jacques Brossard (1933-2010) a fait paraître chez Leméac une fresque échelonnée sur plus de 2500 pages. Les cinq volumes massifs de L’Oiseau de feu témoignent avec éloquence de l’ambition de l’écrivain qui a donné son nom au Grand Prix de la science-fiction et du fantastique québécois à partir de 2008.
Premier roman d’un jeune auteur natif du Saguenay, Tu aimeras ce que tu as tué expose la hargne de Faldistoire Beauregard pour Chicoutimi. Cette colère aurait pu se déchaîner sur n’importe quelle ville, pour autant qu’elle eût été le tombeau d’une enfance et d’une adolescence honnies.
Karoline Georges propose un nouveau huis clos futuriste inscrit à même les stigmates de la chair.
Connaissez-vous la zone 51 aux États-Unis? Certain·es affirment que des extraterrestres y seraient gardés captifs.
Ma première rencontre livresque avec Joël Champetier (1957-2015) s’est produite en 1993 par l’entremise du roman jeunesse Le jour-de-trop.
La science-fiction québécoise est en effervescence ces dernières années. Quelles sont les particularités du genre à l’aube de 2021, notamment dans une perspective dystopique? LQ a rencontré cinq experts afin de discuter des spécificités actuelles et à venir: Jonathan Reynolds, coéditeur avec Guillaume Houle des Six Brumes; Christiane Vadnais, responsable du laboratoire Alea à Alto; Mathieu Villeneuve, directeur de la collection «Satellite» à Triptyque; Fanie Demeule, directrice de la collection «Tête ailleurs» à Tête première; et Geneviève Blouin, codirectrice, avec Mathieu Lauzon-Dics, de la nouvelle collection «VLB imaginaire» à VLB.
Dystopie, uchronie, utopie: Mathieu Lauzon-Dicso décortique huit termes liés aux littérature de l'imaginaire.
Catherine Leroux propose un roman décrivant un monde confronté à son terme. Devant l’impasse, périr ou guérir sont les seuls choix possibles.
Le lieu commun «ce recueil de nouvelles est inégal» m’agace. Il serait faux d’affirmer ceci à propos de D’autres mondes, deuxième opus de la série lancée par Stéphane Dompierre et proposant des textes d’horreur brefs signés par des autrices.
D’abord annoncé pour avril, Mirage est finalement paru à temps pour les canicules estivales. L’ouvrage sied bien aux températures élevées, avec ses oasis arides et son futur ravagé par le réchauffement climatique.
Depuis 2004, Héloïse Côté poursuit avec constance et soin une œuvre romanesque entièrement consacrée à la fantasy.
En cette période qui succède au confinement, le roman de Sébastien-D. Bernier tombe à point : il a même été inclus dans la liste des « 40 livres à lire pendant votre quarantaine » de la revue Les libraires.
Lauréat du prix Robert-Cliche 2017, Philippe Meilleur est journaliste à La Presse et cofondateur du site satirique Le navet. Son goût pour l’absurde est particulièrement perceptible dans Maître Glockenspiel.
La Voie des pierres est le premier tome de la trilogie Les Pierres et les Roses d’Élisabeth Vonarburg, l’une des auteures d’imaginaire les plus connues du Québec.
Qu’avez-vous acheté le 12 août dernier? Pour ma part, beaucoup de fantastique, de fantasy et de science-fiction d’ici. Mais j’éprouve parfois quelques difficultés à dénicher des ouvrages mémorables.
Qui n’a jamais entendu murmurer, au sujet d’une demeure laissée à l’abandon: «Il s’est passé des affaires bizarres dans cette maison-là. Le monde dit qu’elle porte malheur»?
Je le mentionnais dans ma critique de Rabaskabarnak, d’Éric St-Pierre, parue dans le numéro précédent de Lettres québécoises: nous assistons depuis quelque temps, au Québec, à un engouement pour les œuvres postapocalyptiques.
Curieux choix de réunir en un livre seulement cinq nouvelles (dont l’une de 750 mots) et de qualifier l’ensemble de «recueil», lequel totalise d’ailleurs 121 pages avec d’abondants espaces blancs.
Nous assistons depuis quelque temps au Québec à un engouement pour les œuvres postapocalyptiques, dont certaines se sont démarquées: Le poids de la neige, de Christian Guay-Poliquin, Hivernages, de Maude Deschênes-Pradet…
Que serait devenue la France du XIXe siècle si, dans une réalité alternative, une Régence tyrannique, aux pouvoirs paranormaux, avait succédé à Napoléon III? Dans cette uchronie qu’imagine Sébastien Chartrand, l’esprit est capable d’incroyables prouesses.
Si «le rêve est sa propre réalité», le chapelet de songes qu’égrène Paige Cooper dans son premier recueil constitue un véritable archipel des possibles, où les univers flottent nonchalamment comme quelques îles égarées par un démiurge distrait.
Québécoise installée dans l’Ouest, Lyne Gareau signe son premier roman avec La librairie des insomniaques. Ses ports d’attache, Vancouver et l’île Saturna, sont au centre de l’intrigue.
La toxoplasmose, infection parasitaire essentiellement véhiculée par les excréments de félins, est à l’origine du titre du neuvième roman de Calvo: Toxoplasma.
Ce n’est pas un hasard si le titre, Chrysanthe, s’apparente au terme «chrysalide». Le roman d’Yves Meynard narre les transformations d’une jeune femme, de l’enfance à la vie adulte.
Et si l’un de vos ancêtres avait jadis écrit un roman gothique inspiré par la papesse du genre, Ann Radcliffe, et ses fictions d’épouvante aux accents nostalgiques?
L’un des défis du fantastique, cet art subtil, est de décrire le passage du quotidien au surnaturel, la rupture de l’ordre reconnu quand le phénomène investit peu à peu le réel.
Sainte-Souleur est le quatrième ouvrage de François Racine, après une triade de romans débutant par la lettre «t»: Truculence, Tabagie et Turbide.
Onzième ouvrage de Gilles Dubois, L’homme qui venait de nulle part propose une incursion inégale parmi les univers parallèles.
D’origine sénégalaise, Ayavi Lake habite depuis plusieurs années le quartier montréalais Parc-Extension. Ses habitants insufflent vie et couleur à Marabout.
Appréciez-vous les visionnements de longs métrages d’horreur du vendredi soir ? Vous savez, ces films qui ne révolutionnent pas le genre, mais laissent dans leur sillage le souvenir d’un moment festif.
Deuxième parution de Charles-Étienne Ferland, auteur âgé de vingt-six ans, Une dent contre l’ordinaire témoigne de son potentiel grandissant.