Critique d'essai
Les derniers mots de La société de provocation traduisent le pessimisme de l’autrice: «[L]e paradis effrayant vers lequel nous convient les Atlantes du XXIe siècle n’est rien d’autre que notre naufrage collectif.»
Le témoignage n’est pas toujours en adéquation parfaite avec la défense d’un discours ou d’une cause. Eli San nous rappelle à quel point le livre peut être une chambre d’écho où résonnent les discours sociaux dans toute leur polysémie.
Les féministes de la première vague ont pu rallier nombre d’hommes à la cause et s’en faire des alliés. Si leur participation aux changements était essentielle, leur silence «coupable» a peut-être assez duré.
Comment habiter le verbe, le corps, la marge, le genre? C’est la question que pose 11 brefs essais queers, un livre qui ne cherche pas à «expliciter ce qu’est læ queer, mais plutôt [ce] que c’est que […] de l’incarner».
Ligne claire et contours flous décortique avec finesse le processus de création sous-jacent à l’illustration d’enjeux complexes, soulevés par les discours sur la crise climatique et le capitalisme.
Un «astre mystérieux» qui décontenance par son souffle exploratoire, difficile d’approche, mais nourrissant sur le plan philosophique.
Douze essais, rédigés sur une période de dix ans (1975-1985), constellent ce recueil, porté par une voix très cohérente qui investit fortement la dimension sonore de la langue.
L’abolition de la police. L’abolition des frontières. L’abolition du mythe de l’Occident, de la construction du migrant, de sa criminalisation. L’abolition du racisme ordinaire, systémique. L’abolition de la justice punitive, fondée sur un système d’injustices.
La radicalisation, qu’on associe d’emblée à l’islamisme, conduit au terrorisme et à la violence. Comment cette idée a-t-elle pénétré les esprits au Québec, au point de stigmatiser peu à peu les communautés musulmanes?
Il est des lettres qu’on adresse moins à autrui qu’à soi-même, précisément parce qu’autrui est du côté du pouvoir et que, pour attirer son attention, étant sans voix ni monnaie d’échange, il faudrait la lui arracher.
Depuis une dizaine d’années, un lieu commun s’est fossilisé dans le langage et les esprits: celui d’une «crise migratoire» qui secouerait actuellement la planète. Migrations, de Sonia Shah, tente de faire la lumière sur les coulisses de ce mythe.
Personne n’échappe à son emprise. Il nous pousse parfois au pire dans l’espoir du meilleur. Il est mystérieux, insaisissable, tyrannique. Le désir n’en demeure pas moins un affect qui s’explique.
Écrit à quatre mains, Les allongées est un «album-souvenir», un «catalogue d’images qui nous ont façonnées», collectionnant «toutes ces femmes-perles le long d’un fil qui nous rassemble».
Tombé entre le trône de velours de la philosophie et le fauteuil capitonné de la psychanalyse, ce livre s’ingénie à réconcilier, par une théorie de la fantasmatique, le subjectif et le textuel, le désir et la rationalité.
Il est rafraîchissant d’ouvrir un livre sur la poésie au Québec sans y retrouver les mêmes figures canoniques, aussi cardinales soient-elles. Voilà une rencontre stimulante entre la critique et la création contemporaines autour de la poésie.
Panique à l’Université fait contrepoids à deux ouvrages collectifs parus récemment et qui réfléchissent à la liberté académique: Identité, «race», liberté d’expression et Libertés malmenées.
Comment distinguer le bien du mal en matière de jugements moraux? La question ne s’adresse pas qu’aux féru·es de philosophie, mais aussi aux citoyen·nes que nous sommes face à tout débat susceptible de nous pousser dans nos retranchements.
Chienne (Héliotrope, 2019) nous avait laissé·es K.-O. Dans son livre Armer la rage, Marie-Pier Lafontaine nous prévient: elle n’utilisera pas de gants blancs. Qu’on se le tienne pour dit. Oui, la littérature peut frapper très fort.
Cet ouvrage collectif réunit dix articles scientifiques fouillés sur la question censoriale, de la Nouvelle-France à nos jours, ainsi qu’un entretien avec Pierre Hébert et une réflexion sur l’université. Avis aux lecteur·rices intéressé·es par la perspective sociologique sur la littérature.
Inutile d’avoir lu Marx pour traverser le pavé de Gavin Walker, car si son essai s’inscrit dans un panthéon de philosophes européens issus de la théorie critique, il resémantise le capital en montrant les traces de son dehors.
Dernier livre d’une série de trois ouvrages, Que sommes-nous? interroge les frontières entre soi et l’autre. Au confluent de plusieurs disciplines, l’essai se perd toutefois trop souvent dans un foisonnement de références.
Marie-Hélène Voyer s’emploie à «redire la nécessité de préserver notre patrimoine bâti et notre patrimoine paysager, ces balises de notre mémoire extérieure qui irriguent notre mémoire intérieure», comme l’indique la quatrième de couverture.
Si le discours ambiant tolère la remise en ordre d’un monde plus égalitaire pour tous·tes, les scripts patriarcaux n’en poursuivent pas moins leur travail de sape de notre imaginaire. Pleins feux sur un décryptage littéraire qui s’impose.
Publier un nouvel ouvrage après un livre aussi percutant que Mettre la hache (Remue-ménage, 2015) n’est sans doute pas chose évidente.
Parmi les sujets délaissés pendant longtemps par les historien·nes québécois·es, l’homosexualité masculine se taille une place de choix dans ce palmarès. Le livre de
Serge Fisette vise notamment à pallier cette carence.
Sorte de cartographie du feu, le nouvel essai de Martine Delvaux aborde la peur et l’anxiété face à l’urgence climatique, et convoque tout un monde de possibles porté par l’engagement historique des filles et des femmes.
Vingt ans après la parution de cette œuvre phare de la littérature féministe sur la maternité, Lori Saint-Martin et Paul Gagné nous font la grâce d’une traduction vive et extraordinairement fidèle au ton de l’original.
L’histoire et les enjeux liés aux communautés autochtones nord-américaines sont au cœur de l’actualité. Le plus récent livre de Roland Viau ajoute de nouveaux éléments à nos connaissances sur le sujet.
Gabrielle Lisa Collard, «en crisse», mais aussi «à bout de souffle», réfléchit à son militantisme antigrossophobie, entre autres en rassemblant des textes de son blogue.
Ptoma, de Nicolas Lévesque, habite les failles et les incertitudes du psychanalyste. Infidèle aux textes et aux images canoniques, l’œuvre explore avec humanité les chutes psychiques et citoyennes.
Les Presses de l’Université de Montréal, par le biais de leur collection «Art +», rendent hommage au parcours d’un important historien de l’art au Québec, François-Marc Gagnon. Malheureusement, l’ouvrage déçoit plus qu’il ne suscite l’enthousiasme.
À partir de l’exemple de la campagne «Tiens ma main», orchestrée en 2017-2018, Samir Shaheen-Hussain déploie une vaste revue des biais racistes du système de santé canadien.
L’arrivée des Filles du Roy entre 1663 et 1673 a été un événement charnière de la Nouvelle-France. Ces femmes sont indissociables de notre histoire. Mais qui étaient-elles?
Criant d’actualité, mais ne cédant jamais aux discours à la mode, l’ouvrage d’Anne Plourde retrace les marques du capitalisme et du néolibéralisme sur le système sociosanitaire québécois. Retour sur ce livre remarquable.
Après Entre raison et déraison (Les Herbes rouges, 1987) et Écrits au noir (Remue-ménage, 2009), La forêt des signes est le troisième essai publié par France Théoret qui, depuis 1976, édifie une œuvre protéiforme, investissant roman, poésie, revues et théâtre.
Brillants, les essais de ce livre, aux tonalités variées, éclairent très bien la notion de postmodernisme et ses possibles.
En 2019, un livre étonnant, avec pour sujet l’amour en Nouvelle-France, arrivait en librairie. La suite des aventures de nos ancêtres concerne cette fois-ci les années 1760-1860.
Le titre de l’ancien footballeur, aujourd’hui président d’une fondation à son nom contre le racisme, sera sans doute jugé moins provocateur en Amérique du Nord qu’en France.
Kristen Ghodsee problématise, à travers une histoire de la pensée socialiste et des cas de figure contemporains, la question des rapports entre le privé et le politique, entre les structures socioéconomiques et la chambre à coucher.
Malgré la morale religieuse, nos ancêtres aimaient autant, sinon plus, la grivoiserie que nous!
Le Québec boude ses espaces périurbains. Ce faisant, il dénie l’histoire de sa propre modernité.
La littérature vivante est celle qu’on lit, qu’on analyse – mais aussi celle qu’on transmet.
C’est en enseignantes autant qu’en lectrices, en pédagogues attentives à leur public, qu’Amélie Paquet et Julie Boulanger brisent le silence auquel sont encore trop souvent réduites les femmes dans l’histoire littéraire.
Petit essai à caractère autobiographique qui met en lumière le parcours d’un écrivain québécois, La solitude de l’écrivain de fond rend hommage à l’Américain Wright Morris. Source d’inspiration majeure pour Daniel Grenier, ce dernier explique pourquoi l’œuvre
littéraire de Morris a sombré dans les méandres de l’oubli.
La contrebande, c’est ce qui s’effectue contre le ban, contre l’interdiction.
Ici, une plume s’élève contre l’interdit de penser qui semble gangrener nos sociétés.
Et une autre lui prête voix pour qu’on l’entende...
Prenez un historien de grand renom, donnez-lui pour sujet une mise à jour de l’histoire d’un des couples fondateurs du Québec et offrez-lui l’opportunité de sortir du récit historique classique.
Dans un monde qui fait fi des nationalismes et des ethnicités, ce livre nous rappelle la trame complexe de l’Histoire et les subtilités de ce qui fait un pays.
La finesse de Vita Sackville-West quand elle écrit que le plaisir du voyage est le plus personnel qui soit. Son ironie quand elle ajoute qu’«il n’est de pire importun que celui qui vous conte ses voyages.»
«Entre un aéroport et un hôtel, vous voulez toujours savoir qui je suis, j’adore ma mémoire, elle m’est infidèle...»
Qui a dit que faire de la microhistoire ne pouvait être accessible au grand public? C’est le coup d’éclat que réussissent ceux qui ont peaufiné un dictionnaire historique consacré au célèbre Plateau.
Du choc à la crise et de l’héritage à l’époque en passant par la définition de l’artiste et son rapport
au succès, ce livre d’entretiens avec Wajdi Mouawad est riche d’enseignements.
Cinquième opus de l’entreprise de réédition des œuvres de Jean-Claude Charles par la maison Mémoire d’encrier, Le corps noir est un essai d’une actualité déconcertante parce que mordante de vérités incisives et vraies.
Sous la gouverne des amitiés féministes, cet essai souligne la présence de femmes dont l’existence est un engagement constant. Une lutte édifiante, comme l’était celle menée par les sorcières avant elles.
Comment le baseball, ce sport «où il ne se passe rien», peut-il avoir encore une place en cette époque pressée? Peut-être en tant qu’antidote à toute cette frénésie.
Soucieuse de réfléchir à sa pratique d’enseignante, Eftihia Mihelakis a choisi de le faire sous la forme de dialogues croisés.
Pauline Marois a brisé le mythique plafond de verre pour les femmes en devenant, en 2012, première ministre du Québec. Cet accès au pouvoir, ponctué de défis et de difficultés, fait de la biographie d’Élyse-Andrée Héroux un ouvrage très attendu.
Le prolifique Alain Deneault offre, avec Bande de colons, un essai aux analyses fines et éloquentes de ces «colons» que l’historiographie et le discours populaire aiment balayer sous le tapis.
Pornodyssée propose, à travers des rencontres humaines, le portrait d’une industrie controversée qui fait autant l’objet de préjugés que de débats éthiques et politiques.
Ce livre de Daphné B. est une valeur sûre qui résiste à l’économie volatile gris-vert.
Tandis que le pouvoir ambitionne de se faire temps et d’inscrire son accélération dans la chair de nos subjectivités démobilisées, Thierry Pardo retrouve dans la forêt, avec sa tribu, le site de l’imagination radicale, un espace «inappropriable».
Alors que nous vivons une crise sanitaire qui secoue le monde entier, beaucoup s’interrogent sur les épidémies et leur évolution. L’historien de la médecine Denis Goulet nous éclaire sur ce qui s’est passé au Québec.
Le collectif Nullipares replace dans le discours contemporain les voix des femmes qui, par choix ou fatalité, ne sont pas passées par l’expérience de donner naissance à un enfant.
Dans sa volonté initiale d’éclairer l’histoire immédiate, François Saillant ne comptait pas remonter plus loin qu’au début des années 1980, explique-t-il en introduction de sa Brève histoire de la gauche politique au Québec.
À mi-chemin entre le reportage, la réflexion essayistique et l’étude culturelle, Pas facile éclaire un angle mort de la libération féministe.
Nanti d’une posture d’essayiste jugulant les stratégies de condescendance révélées par le sociologue français Pierre Bourdieu, Simon Brousseau adopte une herméneutique passionnée qui permet le déploiement d’une analyse véloce privilégiant des tactiques d’hospitalité.
Voyager par les mots, tout en réfléchissant à la complexité de l’identité d’une société, voici ce que Gilles Bibeau propose en nous présentant une terre d’histoire, chargée de métissages et de réactions à l’autre.
Soucieux de dénoncer un islam politique qui exploite la religion à ses fins, l’ouvrage fait peu de place à la façon dont cette foi pourrait se vivre aujourd’hui en Occident.
Dans une lettre, Violette Leduc demande à Simone de Beauvoir de lui parler de littérature: parlez-moi des autres. Quel risque, quel désir, quelle autre histoire si Leduc avait cessé d’attendre?
Politiquement et culturellement, il existe une tendance à regarder le monde sous l’axe Orient-Occident. Or, de nombreuses populations ont essayé de briser ces préconceptions après la Deuxième Guerre mondiale.
La journaliste et professeure Dominique Payette revient sur la montée de la «trash radio» dans la ville de Québec et sur les conséquences de ce phénomène sur la vie démocratique.
Freshkills est une réflexion fascinante sur le rapport qu’entretiennent les sociétés modernes aux déchets. Ce petit livre, qui a jusqu’à maintenant reçu très peu d’attention médiatique, mériterait beaucoup plus de considération.
Prenez des historiens, des sociologues, des juristes et un conteur. Demandez-leur de vous raconter leur vision d’un événement marquant de l’histoire québécoise. Mélangez le tout et obtenez un ouvrage hétérogène qui fait voyager le lecteur·trice au cœur de l’histoire du Québec.
Courageux essai défrichant le territoire de la parole, Procès verbal invite à l’écoute des verbes contestataires, là où se fissurent la voix et le corps. Résolument féministe, Valérie Lefebvre-Faucher réfléchit aux intrications entre littérature et justice.
La parution de Mélancolies identitaires, de Mark Fortier, a déjà soulevé l’ire des commentateurs conservateurs, mais cet essai présente une brillante réflexion sur les relations entre société et territoire qui dépasse largement la critique de la pensée du tribun Mathieu Bock-Côté.
Avec Anne Hébert, vivre pour écrire, Marie-Andrée Lamontagne signe une des meilleures biographies littéraires des dernières années.
Rigoureusement, Martine Delvaux déboulonne les rouages du boys club pour en exhiber le vrai visage.
Le frère Marie-Victorin a entretenu une longue amitié scientifique et empreinte d’amour avec Marcelle Gauvreau, l’une des premières femmes travaillant dans les sciences naturelles au Québec.
Avec Du bon usage des palmarès, Richard Baillargeon signe un essai éclectique et drôlement construit sur l’art des listes.
Avec L’Amérique fantôme, l’historien français Gilles Havard conduit ses lecteurs d’un bout à l’autre du continent américain.
Invitez un spécialiste à relire les évangiles pour mieux comprendre les circonstances de la mort de Jésus. Vous obtenez un étonnant essai mariant théologie, loi et médecine.
Le temps présent de Maxime Catellier est un essai qui se veut inactuel et qui réussit à s’inscrire à contretemps de son époque.
L’édition par Yves Gingras de la correspondance sexologique du frère Marie-Victorin en fait l’un des livres-événements de l’année, un document historique inestimable.
Pavane, c’est à la fois la mélodie de Gabriel Fauré et une manière de marcher. C’est faire la cour ou le faire croire. C’est une façon ingénieuse de se mouvoir entre les lignes.
Gabrielle Giasson-Dulude entre à l’École de mime de Montréal et se rend compte un jour que, sous ses pieds, se trouve un entrepôt d’œufs. Sa pensée gît dans le détail, l’attrait du contour.
Une recension des trop nombreuses réalités dont nous sommes témoins, victimes, auteurs ou complices, d’où ce «nous» d’une guerre exercée à la fois par et contre nous-mêmes.
Un document indispensable pour comprendre l’enjeu décolonial et les vestiges, dans les politiques de «réconciliation» et de «reconnaissance», du rapport hiérarchique de l’État canadien aux peuples autochtones.
En revenant sur les révoltes de mai1968 et leurs conséquences, le géographe Romain Cruse tente de nous faire comprendre le long chemin vers l’émancipation des Caraïbes.
La correspondance fraternelle des journalistes Frédérick et Jasmin Lavoie expose la partie empoisonnée du monde, celle qui paie le prix de notre opulence.
Un brûlot efficace et choquant, qui reste cependant dans l’émotion au détriment de la rigueur historique.
Le manifeste des parvenus de Julia Posca, malgré quelques traits bien envoyés, manque du tonus que son titre appelle, pour rester dans une critique souvent entendue du Québec néo-libéral.
L’autobiographie est un genre qui suppose un accord tacite de vérité entre l’auteur et le lecteur. Les mémoires de Jacques Godbout viennent travailler les limites de ce pacte implicite.
«Qui a décidé que Rimbaud était important? Ni toi, ni moi. On se le fait imposer. Je ne déteste pas ce qu’il écrit évidemment, mais Rimbaud c’est bon pour Francœur, c’est un waiter de la littérature.»
Denis Vanier, Lettres québécoises, no 21, 1981.
Il ne s’agit pas de chercher ce qu’il reste en 2018 des dimanches de 1988, mais de continuer à inventer ce que suscite, en tout temps, l’envie de vivre grande.
Associé à la bataille des Plaines d’Abraham, c’est un héros pour certains, un homme mal adapté à la réalité de la Nouvelle-France pour d’autres. Une chose est sûre: Montcalm a marqué l’histoire nord-américaine.
Un bilan saisissant, qui expose tant les luttes passées que les enjeux à venir.
Nathalie Watteyne et une équipe de chercheurs célèbrent le centenaire d’Anne Hébert (1916-2000) par un recueil de critiques captivant, qui expose les plus récentes découvertes sur cette œuvre considérable.
À propos du style de Genette du romancier et bédéiste David Turgeon est un essai qui surprend par la manière dont il traite d’un sujet un brin poussiéreux.
La révolution dans l’ordre de Jonathan Livernois est une synthèse éclairante de l’époque duplessiste, qui se distingue par sa manière à la fois décontractée et rigoureuse de mener le récit historique.
Y a-t-il plus dangereux, en matière de genre, que l’appel de la nature?
J’ai hésité à écrire sur Animalis parce que je craignais l’injustice d’un coup de gueule. Mais le verdict est tombé: tout ne peut pas passer sous couvert de camouflage.
Si nous sommes de plus en plus conscientisés aux enjeux des Premières Nations, nous connaissons toutefois peu l’histoire des mouvements de résistance autochtone au Canada.
L’invention de l’appartenance d’Emmanuelle Tremblay est un essai qui rate son but en tentant de mettre la recherche de «l’autochtonie» au centre de l’histoire de la littérature québécoise.
Le premier essai de Julien Lefort-Favreau revient de manière éclairante sur l’œuvre et la carrière de l’écrivain français Pierre Guyotat.
Dans un pénible fatras d’actions décousues et de raccourcis intellectuels, Alexandre Soublière projette son expérience dans l’« étude » de l’identité québécoise.
Le docteur Alain Vadeboncœur livre ses souvenirs des urgences par des récits amusants qui font parfois grincer des dents.
Tandis que le féminisme et les luttes des femmes en général pour l’égalité sont devenus des thèmes phares des récentes études historiques, la question du suffrage féminin au Québec a quant à elle été relativement laissée de côté. Et si on se penchait sur cette histoire, trop souvent vue sous l’angle de la résistance de l’Église, avec de toutes nouvelles perspectives ?
Denis Vaugeois a défrayé les manchettes en février dernier pour avoir minimisé l’importance des pensionnats autochtones au Québec. Qu’en est-il du livre dont il faisait la promotion?
Avec Habiter l’imaginaire, Maude Deschênes-Pradet présente une défense tout à fait convaincante d’une géocritique des lieux inventés, mais dans un format qui risque d’en repousser plus d’un.
Dans Le droit au froid, l’activiste inuit Sheila Watt-Cloutier illustre éloquemment combien les changements climatiques aliènent les droits de la personne.
L’ethnologue et documentaliste Pierrette Lafond comble le bibliophile par sa Promenade en Enfer, rappelant que l’histoire du livre est aussi celle de la censure.